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Cousine K




Avec Isabel B. : La présence Maternelle
Antonnella Gerratana : La Femme
Olivier Jeanelle : Lui
Laurent Perez : L’Ecrivain
Félix Van Ditzhuijzen : La Patrie
Cloé Girbal/Romane Roussel : L’enfant
Elie Briceno : Ecriture et Mise en scène
Pierre Heydorff et Virginie Baez : Scénographie
Thomas Merland : Créations Musique et Lumières

Tuer pour dire « Je » : Cousine k de Yasmina Khadra adapté par Elie Briceno, créé en 2005 en résidence à la MJC de Rodez, en collaboration avec l’auteur.
 Festival d’Avignon 2006. Edité aux éditions Julliard.

L’identité est au coeur de mon questionnement, qu’il soit personnel ou professionnel.
« Qui je suis ? D’où je viens ? ». Quels sont les codes qui permettent à l’autre, celui qui me regarde, qui m’écoute, de définir qui je suis ? Non pas qui je suis d’un point de vue identitaire, mais qui je suis d’un point de vue « entitaire ». C'est-à-dire quelle est la distance qui me sépare du personnage référence, de l’entité représentative du cadre dans lequel je m’inscris, qu’il s’agisse d’un cadre social, politique, religieux. Pour celui qui me regarde, « qui je suis ? » s’inscrit dans la distance qui me sépare de mon personnage « référence ». Plus je ressemble à ce personnage, plus je l’incarne ; plus l’autre me reconnaît.
Le costume me fait peur. LUI personnage central du roman de Yasmina Khadra n’a pas de costume. Dés l’origine, il n’a même pas celui du fils, alors il les essaye tous, il tente de mesurer la distance qui le sépare de ces personnages « référence ». LA PATRIE, LA FEMME, L’ECRIVAIN, LA MERE. Cette distance est trop importante. Il reste alors tout près de lui, de son inhumanité, de la nôtre.
Au coeur de ce travail se pose la question du rôle. Au coeur de cette question, se pose la question de l’être. Au coeur de l’être se pose une autre question, celle de la prise de parole. Prendre la parole, la rendre ou la donner, pour juste dire ce que l’on a à dire. « Le costume me fait peur. Les dictateurs sont les costumiers du verbe, il ne faut pas négliger l’importance du costume.».

COUSINE ‘K’ Inhumain trop humain : Une conjugaison d’écriture plus qu’une adaptation

L’identité comme fondement, l’exil comme résonance évidente.
Exil social pour Camille Claudel, exil politique, exil dans une effusion de sens pour Yasmina Khadra. Femme écrivain, homme militaire gradé à la ville, il incarne, cristallise le questionnement sur lequel nous nous sommes fondés. La rencontre avec son écriture était une évidence. Son écriture est un système à part entière, une mécanique, il n’était donc pas question de transformer cette écriture romanesque en une écriture dramatique. Le personnage de Cousine ‘K’ porte en lui-même sa dramaturgie : «Tuer pour pouvoir dire Je».
Nous avons décidé d’assumer le choix de ce texte en le retranscrivant tel quel dans la bouche du personnage de LUI. Nous nous sommes alors orientés vers une conjugaison d’écritures. J’ai écrit autour de ces personnages cinq entités, qui puisent leurs racines dans l’oeuvre complète de Yasmina Khadra. L’exemple de la PATRIE me paraît être le plus significatif. La patrie est omniprésente dans l’oeuvre de Khadra, c’est une toile de fond. Faire de la patrie et des cinq autres entités des personnages incarnés et leur donner la parole à travers mes mots constituent la trame de notre conjugaison d’écriture.
Deux hommes, deux cultures, à l’heure où l’Orient et l’Occident ne semblent avoir d’autres espaces d’expression que le conflit et l’affrontement, le théâtre m’apparaît comme un espace dissident, il permet à chacun d’être, d’assumer son individualité, sa mémoire individuelle et de mettre ainsi en exergue notre mémoire commune. Etres humains nous sommes, donc inhumains sommes-nous parfois. A ce titre nous nous rassemblons, à ce titre nous nous ressemblons dans cet espace d’expression, chien de garde de
la démocratie.

 

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